Pessah 2020
Pessah 2020
L'opportunité de faire plus et mieux, et l'obligation d'en parler à nos enfants
7 avril 2020 - Bruxelles
Il est souvent malaisé de distinguer ce qui est pertinent de ce qui n’est finalement que circonstanciel. Pourtant, à la veille de Pessah, nous devons tout faire pour identifier ce qui est important, ce que nous souhaitons réellement transmettre à nos enfants.
Bien sûr, nous devons faire face à la crise actuelle. Nous devons suivre les directives gouvernementales, soutenir nos services de santé de toutes les manières possibles. Nous devons livrer ceux qui en ont besoin, et faire montre de solidarité. Nous devons montrer que nous sommes responsables les uns des autres.
Mais y a-t-il quelque chose d’autre? Quelque chose que nous voudrions dire à nos enfants, pour qu’ils le racontent à leurs enfants? Je le crois.
Être déterminé et résilient n’est qu’une première étape. Retrouver un rythme de croisière ne peut être notre seul but.
Si c’était le cas, la sortie d’Egypte n’aurait pas débouché sur l’élaboration de nouvelles règles de vie, fondamentalement différentes du monde ancien.
Il faut y songer durant la fête de Pessah. Même si nous chantons le contraire, il apparaît clairement que l’abolition de l’esclavage n’était pas suffisante. Les miracles n’étaient pas suffisants, l’abondance et la nourriture dans le désert n’étaient pas suffisants, le chabbat hebdomadaire n’était pas suffisant. Nous avions besoin de créer une nouvelle communauté autour de valeurs renouvelées.
Aujourd’hui, nous luttons contre cet ennemi invisible. Et nous le vaincrons. Mais cela ne peut être la fin de l’histoire. Nous devons penser aux manières dont nous souhaitons vivre. Il ne s’agit pas de subir, mais d’agir pour maintenir les élans que nous avons vu éclore bien au-delà de la crise actuelle.
Ne retournons pas à l’ancien monde de l’esclavage. Ne nous permettons pas non plus de reprendre le rythme de notre passé plus récent, celui de la plainte et de la critique perpétuelle.
Je sais que nous sommes nombreux à réaliser, à l’occasion de cette crise, que notre futur passe par la famille, nos quartiers et nos communautés. J’ai vu d'innombrables messages et dessins d’enfants à l’attention de nos aînés isolés, j’ai vu la solidarité par l’écoute, le soin, le partage. J’ai vu beaucoup de gratitude, partout.
L’année prochaine sera meilleure.
Pessah Casher veSameah.
Yohan Benizri
Président du CCOJB