Témoignage de Monsieur Paul Sobol
Le débarquement de juin 1944 avait laissé espérer à la famille Sobol, cachée à Bruxelles, la fin de la guerre. Las! Sur dénonciation, la Gestapo l'arrête peu après. Paul subira Auschwitz et Dachau avec son talisman : la photo de sa dulcinée. Sa famille périra dans les camps.
Témoignage recueilli en octobre 1997 pour la Survivors of the Shoah Visual History Foundation (Los Angeles).
Biographie : Issu d’une famille ouvrière d’origine juive polonaise et peu attachée à la religion, Paul Sobol, né en 1926, grandit à Bruxelles. Après l’invasion allemande de 1940, la famille parvient à se cacher en Belgique pendant quatre ans. Mais, peu après le débarquement allié de juin 1944, elle est dénoncée et arrêtée par la Gestapo.
Paul est déporté au camp de transit de Malines (le "Drancy" belge), puis à Auschwitz-Birkenau. Il y est affecté à un commando de menuisiers chargés de petits travaux pour les SS, au sein duquel il parvient à s’organiser pour survivre. A l'approche des forces alliées, en 1945, les Allemands évacuent son camp de Pologne vers l'Allemagne et contraignent les déportés à une "marche de la mort". Les survivants sont ensuite parqués dans des wagons bondés, en partance pour Dachau, où les déportés "s'entretuent pour survivre". Arrivés affamés dans un camp annexe de Dachau, ils repartent en train vers le camp principal. Profitant alors d'un bombardement allié, Paul prend la fuite. Il trouve refuge dans un village, auprès de prisonniers français. Seul survivant d’une famille de trois enfants, il a réussi l'exploit de conserver, tout au long de son calvaire, la photo d'une jeune fille rencontrée à Bruxelles, qui deviendra son épouse après guerre.
De retour en Belgique, il fait carrière dans la publicité, puis crée sa propre agence.
(via Mémorial de la Shoah)
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